marraine de la 22ième édition du Printemps des Poètes
Pour oser Le Courage, il fallait un être de cœur.
Une âme grave et lumineuse qui sache se jouer la vie, face à Jacques Dutronc, Johnny Hallyday, Jacques Higelin, Maurice Pialat, Gérard Depardieu, Jacques Rivette, Claude Chabrol, André Téchiné, Caroline Bottaro ou encore Agnès Varda…
Une comédienne qui a le goût tranchant des octosyllabes : Le soleil me trace la route avoue-t-elle, avant de signer J’enrage de son absence, son premier long métrage.
Une réalisatrice qui n’a pas craint de mettre sa notoriété à nu dans Elle s’appelle Sabine, ou comment l’enfer de l’internement a ravagé la joie et le visage de madone de sa jeune sœur autiste.
Une femme libre qui ne veut plus taire les violences secrètes jusqu’ici occultées par l’ordre social.
Une lectrice de Joël Bastard, poète contemporain de La Clameur des lucioles, qui mènera au côté d’Erik Truffaz et autres alliés substantiels, le spectacle d’ouverture de cette 22e édition du Printemps des Poètes, le 10 mars 2020 au Bataclan.
Le Printemps des Poètes par mail
Nous sommes confinés.
Nous avons renoncé à nos actions habituelles : lire et faire lire des poèmes à Niort.
Toutefois, du 22 mars au 26 mars 2020, nous avons adressé par mail des poèmes. Vous pouvez les retrouver en téléchargeant le document ci-dessous.
Nous remercions la contributrice, toutes les personnes qui nous ont adressé des commentaires ou des observations.
Quelques poèmes
Capitaine, courage !
Un long vagabondage à travers l’univers
Me déposa sans précaution sur cette terre.
Ne manquant pas d’audace, je me suis installée,
Il y a maintenant de très longues années.
Je ne me souviens pas de l’espace d’avant,
De cet endroit sans nom, sans corps et hors du temps.
Je le reconnaîtrai au bout de mon grand âge
Quand j’y repartirai sans mots et sans bagages.
Il me fallait d’abord oser cette aventure
Sur le fleuve de vie ou j’étais embarquée,
Sans rien imaginer des vastes écorchures
Qui allaient jalonner cette longue traversée.
Capitaine d’un bateau sans l’avoir décidé,
Entre le ciel paisible et les nuits agitées,
Entre les climats lourds et les endroits pluvieux,
Entre les éclaircies et les soleils radieux,
J’ai poursuivi ma route, appris de mes défaites.
Une vague trop haute par une nuit de tempête
Me jeta sur le pont et me heurta la tête.
La coque laissa entendre des craquements troublants.
Allais je savoir survivre et pour combien de temps?
Alors le vent s’est tu et mon embarcation
A tenu bon. Il me restait les émotions !
La mer a aujourd’hui des teintes argentées.
Sa danse me séduit, sa profondeur m’inspire,
Et si par temps d’orage, le ciel lourd se déchire,
Mon bateau, lui, navigue avec légèreté.
J’aimerais le quitter en lui rendant hommage,
En lui disant adieu pour un nouveau voyage
Et je repartirai vers ce pays d’avant
En me laissant glisser sans peine, tout doucement,
Et tournerai la page…
Capitaine, courage !
Michèle BROMET-CAMOU - poème inédit 2020
Une sélection de poèmes de femmes.
Hommage à Boris VIAN.
Le 10 mars 1920 naissance de Boris Vian.
La Librairie des Halles nous a offert la possibilité de lui dédier une vitrine.
Un moment pour lire ou relire ses romans, nouvelles; pour écouter ses chansons...
Fais Moi Mal Johnny
Il s'est levé à mon approche
Debout, il était plus petit
Je me suis dit c'est dans la poche
Ce mignon-là, c'est pour mon lit
Il m'arrivait jusqu'à l'épaule
Mais il était râblé comme tout
Il m'a suivie jusqu'à ma piaule
Et j'ai crié vas-y mon loup
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Envole-moi au ciel... zoum!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j'aim' l'amour qui fait boum!
Il n'avait plus que ses chaussettes
Des bell' jaunes avec des raies bleues
Il m'a regardé d'un œil bête
Il comprenait rien, le malheureux
Et il m'a dit l'air désolé
Je n'ferais pas d'mal à une mouche
Il m'énervait! Je l'ai giflé
Et j'ai grincé d'un air farouche
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Je n'suis pas une mouche... Bzzzzzzzz!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j'aim' l'amour qui fait boum!
Voyant qu'il ne s'excitait guère
Je l'ai insulté sauvagement
J'lui ai donné tous les noms d'la terre
Et encor' d'aut's bien moins courants
Ça l'a réveillé aussi sec
Et il m'a dit arrête ton char
Tu m'prends vraiment pour un pauve mec
J'vais t'en r'filer, d'la série noire
Tu m'fais mal, Johnny, Johnny, Johnny
Pas avec des pieds... Si.!
Tu m'fais mal, Johnny, Johnny, Johnny
J'aim' pas l'amour qui fait bing!
Il a remis sa p'tite chemise
Son p'tit complet, ses p'tits souliers
Il est descendu l'escalier
En m'laissant une épaule démise
Pour des voyous de cette espèce
C'est bien la peine qu'on paie des frais
Maintenant, j'ai des bleus plein les fesses
Et plus jamais je ne dirai
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Envole-moi au ciel... zoum!
Fais-moi mal, Johnny, Johnny, Johnny
Moi j'aim' l'amour qui fait boum!
Le déserteur
Monsieur le président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps.
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir.
Monsieur le président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer de pauvres gens.
C'est pas pour vous fâcher,
Il faut que je vous dise,
Ma décision est prise,
Je m'en vais déserter.
Depuis que je suis né,
J'ai vu mourir mon père,
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants.
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers.
Quand j'étais prisonnier,
On m'a volé ma femme,
On m'a volé mon âme,
Et tout mon cher passé.
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes,
J'irai sur les chemins.
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France,
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
«Refusez d'obéir,
Refusez de la faire,
N'allez pas à la guerre,
Refusez de partir.»
S'il faut donner son sang,
Allez donner le vôtre,
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président.
Si vous me poursuivez,
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer.
Les chaussettes à clous
Très mutines, toujours accortes
Elles donnent à qui les portent
Une grâce virile et forte
Et toujours de très bon aloi
Dépouillées de toute équivoque
D'un noir d'encre, sans rien qui choque
Cuir de vache ou bien façon phoque
Elles prennent force de loi.
Ce sont les chaussettes à clous
Compagnes chéries des chastes gendarmes
Oyez le plaisant vacarme
C'est là tout le charme
Des chaussettes à clous.
- Gendarme Combaluzier Avez-vous ciré vos godasses ?
- Oui brigadier
- Alors veillez à ne pas les gâter dans quelque colombin
Depuis l'aube au crépuscule
Ignorantes du ridicule
Elles portent à qui circule
Les conseils du simple bon sens
Pour régler les tristes querelles
Des voyous et de leurs donzelles
Elles dansent la tarentelle
Sur les pieds de tous les feignants
Ce sont les chaussettes à clous
Compagnes chéries des brillants gendarmes
Remède à toutes les larmes
C'est là tout le charme
Des chaussettes à clous.
- Gendarme Edoux-Samain Combien de contredanses avez-vous exécutées ce matin ?
- Cent treize, brigadier
- Gendarme, ce n'est guère! Attention, on vous surveille
Ustensiles fort sociables
Elles prennent un contact aimable
Avec l'oeil ou avec le râble
Du badaud qui ne sert à rien
Réformant la jeunesse oisive
Elles font propagande active
Dans le ventre ou dans les gencives
Des crétins du Quartier latin.
Ce sont les chaussettes à clous
Compagnes chéries des humbles gendarmes
Parure en même temps qu'arme
C'est là tout le charme
Des chaussettes à clous.
- Gendarme Otis Pifre, vous avez de la cervelle sur votre chaussure gauche
- Excusez, brigadier...
- La prochaine fois, essuyez-vous aux cheveux du prévenu
Très discrètes, c'est sans histoires
Pendant les interrogatoires
Qu'elles aident ceux du prétoire
De leur poids et de leur sagesse
Respectant toujours la cadence
Elles brisent joyeuse danse
Les tibias et la résistance
Des malfrats vaincus qu'on confesse.
Ce sont les chaussettes à clous
Des juges si doux, zélés auxiliaires
Calmez toutes vos alarmes
Vivons sous le charme
Des chaussettes à clous.
Calmez toutes vos alarmes
Vivons sous le charme
Des chaussettes à clous.
Action phare 2019: samedi 16 mars, lecture de poèmes dans plusieurs lieux ciblés.
Livret complet des poèmes retenus:
Nos actions en quelques photos
Nous avons proposé des bocaux de poèmes pour une joyeuse pioche à la Librairie des Halles, chez JM Joubert à Niort et à la Librairie Matoulu à Melle
Nous avons lu et fait lire des poèmes chez Glamour et JM Joubert, dans les rue de Niort et à la Librairie Matoulu de Melle.
Les invariants dans les guerres
Vitrine à la Librairie des Halles tout janvier 2019
La Librairie des Halles nous a proposé d'organiser une vitrine pendant tout le mois de Janvier. Cent ans après la fin de la Première guerre mondiale nous nous sommes interrogés sur les invariants dans les guerres.
Nous avons choisis des ouvrages, très divers, du roman à la BD en passant par des témoignages, des récits, de la poésie correspondants à un des invariants.
Animation de la rencontre par Évelyne.
Très belle réunion. Plus de 50 participants.
Résumé :
Dans l’enfer de la guerre syrienne, une adolescente de Damas,
sans père, considérée folle par sa mère, nous raconte sa descente aux enfers, et sa vie secrète imaginée par le biais des livres , sa bouée de secours.
Rima aime les livres, surtout Le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et… marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, souffre d’une étrange maladie : ses jambes
fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu’elle se met à marcher elle ne peut plus s’arrêter.
Un jour d’août 2013, alors qu’elle traverse Damas en bus, un soldat ouvre le feu à un check-point. Sa mère succombe sous les balles et Rima, blessée, est emmenée dans un hôpital
pénitencier avant que son frère ne la conduise dans la zone assiégée de la Ghouta. Et c’est là, dans cet enfer sur terre, que Rima écrit son histoire.
À travers la déambulation vive et poétique de cette adolescente singulière dans l’horreur de la guerre, Samar Yazbek continue son combat pour exposer aux yeux du monde la souffrance du
peuple syrien.
Traduit de l’arabe (Syrie) par Khaled Osman
Samar Yazbeck présente son livre Le marcheuse parut en 2018 aux éditions Stock.
Evelyne Tissieul conduit l'entretien et Rana assure la traduction.
Nous avons réalisé des illustrations de poèmes affichées chez JM Joubert, La Librairie des halles, Glamour et Le bistrot du marché.
Un de nos plaisir est de lire de la poésie mais aussi de la faire lire. Nous avons reçu un très bon accueil chez Glamour, dans les rues, aux terrasses de café. Un moment festif.
Résumé éditions Tallandier:
« C'est plus fort que moi ! »Combien de fois Michèle Bromet-Camou a-t-elle entendu ce cri de ses patients, dans son cabinet de psychologue ou dans les groupes thérapeutiques qu'elle anime ? Quelque chose résiste, empêchant de changer ce qui pourtant nous fait tant souffrir et nous plonge dans un sentiment d'impuissance.La psychogénéalogie donne une réponse à cette incompréhension : souvent, les maux dont nous souffrons ne nous appartiennent pas. Ils sont l'héritage inconscient d'une histoire familiale dont nous endossons le poids, qui nous fait répéter et mettre en acte des situations que nous n'avons pas choisies, parfois jusqu'à la pathologie.Une libération de ces entraves familiales est possible par un travail thérapeutique, que Michèle Bromet-Camou choisit de nous dévoiler. S'appuyant sur une longue expérience clinique, elle montre que la psychogénéalogie constitue un immense espoir pour ceux qui souffrent.
Michèle Bromet Camou présente son dernier livre : Guérir de sa famille par la psychogénéalogie. Le débat est animé par Clément Cohen
Présentation à l'UDAF. Présence de 130 participants
Présentation du génosociogramme.
Représentation d'un psychodrame.
Le sac à dos.
Quelques images du débat.