Lectures du 4 janvier 2020

Télécharger
04 01 2020.pdf
Document Adobe Acrobat 212.9 KB

Télécharger
Lectures du 2 novembre 2019
02 11 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 857.9 KB

Télécharger
Lectures du 12 octobre 2019
12 10 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 252.8 KB

Lectures du 7 septembre 2019

Télécharger
07 09 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 154.9 KB

Lectures du 7 juillet 2019

Télécharger
07 07 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 132.3 KB

Lectures du 8 juin 2019

Télécharger
08 06 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 124.7 KB

Télécharger
Lectures du 4 mai 2019
Télécharger le document en cliquant sur le bouton jaune ci-dessous pour avoir le compte-rendu
04 05 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 185.5 KB

Télécharger
Lectures du 6 avril 2019
Télécharger le document en cliquant sur le bouton jaune ci-dessous pour lire le compte-rendu
06 04 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 119.0 KB

Télécharger
Lectures du 2 mars 2019
2 mars 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 668.9 KB

Télécharger
Lectures du 5 janvier 2019
Télécharger le document en cliquant sur le bouton jaune ci-dessous pour avoir le compte-rendu
05 01 2019.pdf
Document Adobe Acrobat 375.6 KB

Lectures du 2 mars 2019

Evelyne présente Marcovaldo ou Les saisons en ville d’Italo Calvino. Ed folio.
Italo Calvino est né en 1923 à Cuba et mort en 1985 en Italie. Il est écrivain et philosophe. Calvino est considéré comme étant à la fois un théoricien de la  littérature, un écrivain réaliste et un fabuliste. Marcovaldo ou Les saisons en ville est une oeuvre publiée pour la première fois en novembre 1963, pour le compte des éditions Einaudi.
Il s’agit d’un recueil de vingt nouvelles narrant la vie de Marcovaldo pendant cinq ans et au cours de chaque saisons. Le sous-titre du recueil Les saisons en ville fait référence aux quatre saisons autour desquelles sont structurées les nouvelles. Marcovaldo est un manoeuvre qui a quitté la campagne pour aller vivre dans des villes industrielles du nord de l’Italie. Il ne voit pas la ville mais des éléments qui lui rappelle la nature : une feuille accrochée à une branche d’arbre, une plume...La première nouvelle, qui se déroule au printemps) raconte la découverte de champignons près de l’arrêt du bus où Marcovaldo prend le bus pour se rendre au travail. Il rêve d’une fricassée de champignons qui améliorerait les repas de la famille. Au moment de la cueillette, devant le grand nombre de champignons, il invite ceux qu’il rencontre à la cueillette. Un trésor, cela se partage. Tous ceux qui auront mangé les champignons seront intoxiqués et se retrouveront à l’hôpital.
Dans la seconde nouvelle, Marcovaldo, fatigué de sa famille, rêve de passer une nuit à la belle étoile, près d’arbres et de se réveiller avec le chant des oiseaux. Il part, oreiller sous le bras pour dormir sur un banc mais rien ne se passera comme imaginé et ce sont les bruits de la ville qui auront le dessus. Une belle écriture, un regard sur le monde, un regard généreux sur les personnages. Illuminés, ces récits enchantent.

 


Françoise s’est passionnée pour Doggerland d’Elizabeth Filhol. Ed P.O.L, 2018
Elizabeth Filhol est née en 1965 en Lozère. Après un baccalauréat scientifique, elle fait des études de gestion de et finance des entreprises. Elle a principalement travaillé en milieu industriel et comme conseil au sein de Comités d’entreprise. Son premier roman, La centrale évoquait les conditions de travail des salariés intérimaires de l’industrie nucléaire.
« Doggerland est le nom d’un territoire englouti depuis 8000 ans sous la mer du Nord suite à la fonte de la calotte glaciaire, une île prospère où ont vécu des hommes pendant plusieurs millénaires. Depuis 1985 et la découverte par un pêcheur néerlandais d’une mâchoire humaine vieille de 9000 ans, confiée au paléontologue Dick Mol, on sait que le Doggerland n’est pas une fiction. Ce qu’il en reste est une dorsale, le «Dogger Bank», un gué «gisant à 30 mètres de fond, à cheval sur le 54eparallèle», raclé par les chalutiers qui remontent régulièrement à la surface des vestiges archéologiques. »
Doggerland est le récit de la rencontre de deux personnages : Margaret, géologue et Marc, ingénieur pétrolier dans la mer du Nord. Ils se sont aimés, se sont  perdus de vue… Pendant cet éloignement, Marc suit les cours du pétrole en bourse comme son humeur tandis que Margaret travaille dans son laboratoire, se marie et a un fils. Dans les années 80, Margaret a choisi Doggerland comme sujet d’étude. Les années 80, comme le rappelle Françoise, ce sont les années  Thatcher. En 2013, une tempête est annoncée, de force identique à celle que nous avons connue en 1999. C’est aussi l’année d’un congrès au Danemark. Margaret et Marc se retrouvent, s’interrogent, ont-ils des regrets ? Peuvent-ils reprendre une histoire amoureuse ?
L’auteur confronte deux temps, celui de la géologie à celui des êtres humains et pose des questions actuelles comme celle du choix pour chaque individu.


Jérôme présente La fuite du temps de Yan Lianke. Ed Picquier 2014.
L’auteur est né en 1958 dans le Henan. Engagé dans l’armée populaire de libération en 1979, il devient l’écrivain officiel de l’armée. Il est diplômé du département politique de l’université du Henan et de littérature de l’Académie des Beaux-Arts de l’Armée populaire de libération. Yan est limogé en 2004.
Le récit se déroule dans la province du Henan, sur une quarantaine d’années. Il s’inspire de faits réels. Dans le village des Trois Patronymes, situé dans les
monts de la chaîne des Balou, loin du fleuve et de la ville de Lingyin, les habitants ne survivent pas après quarante ans ; ils meurent de ce qui est nommé
la maladie de la gorge obstruée. Le village abrite les membres de trois familles : les Lan, les Du et les Sima. Chaque chef du village, au cours du temps, il tente de trouver une solution pour stopper cette mortalité. L’un d’eux, Sima, avant de mourir, décide d’achever le canal pour amener l’eau de Lingyin. Pour réaliser l’ouvrage et acheter tous les outils nécessaires, dans ce village ou règne la pauvreté, les hommes vendront leur peau et les femmes leur corps. Il s’agit de la trame du premier livre : Glose sur la providence. Dans les quatre livres suivants (Les feuilles mortes et le temps, Ballade jaune et brune, Le miel et le lait, Histoire
du pays natal), nous suivons Sima à l’âge de 20 ans, de 15 ans, de 10 et de 5 ans jusqu’à sa naissance. C’est un roman « à rebours ». L’écrivain s’attache à la description de la vie quotidienne d’un village pauvre, cultivant du maïs et du colza, élevant des poules, des porcs et subissant des aléas climatiques  catastrophiques. L’auteur occulte les références politiques et historiques sauf quelques allusions au Grand Bond en avant et à la collectivisation.
C’est un roman puissant, où la nature est très présente, sensuel qui « possède la violente beauté d’un mythe sur l’origine et la fin du temps.» L’auteur utilise la technique du préquel pour la construction de ce roman particulièrement adapté au récit.
« Yan Lianke a d’abord été écrivain officiel de l’armée, avant de composer des oeuvres puissantes et empreintes de liberté, souvent censurées. Pour rendre compte du chaos de la réalité chinoise, il faut, dit-il, « se débarrasser totalement des contraintes de l’esprit ». « La vie choisit ce que je dois écrire, moi je choisis la
manière de faire. »


Dans le Henan (quelques éléments)
En 1958, Yashan dans le comté de Suiping, est devenue la première commune populaire de Chine, annonçant le début du «Grand Bond en avant». Les famines du début des années 1960 populairement attribuées au Grand Bond en avant, le Henan fut l'un des plus durement touchés avec des millions de morts.
En 1975, les pluies extraordinairement élevées causées par le typhon Nina ont causées la rupture de soixante deux barrages, ont tué au moins 26 000 personnes. Les estimations non officielles des pertes humaines, y compris les décès dus aux épidémies et à la famine qui en ont résulté, peuvent atteindre 230 000 morts. C’est la catastrophe la plus meurtrière liée aux barrages dans l'histoire humaine.
Au cours des dernières années, la prévalence de la «vente de sang» (dons de sang comme paiement ou rétribués) parmi les villageois pauvres. Des villages entier, appelés « village du SIDA », où la majorité de la population est séropositive. Des dizaines voire des centaines de milliers de paysans ont été infectés par le VIH en participant à des programmes de collecte de sang gérés par l'État.
En novembre 2004, la loi martiale a été décrétée dans le comté de Zhongmou, dans le Henan, pour réprimer les affrontements ethniques meurtriers entre les Chinois Han et les Chinois Hui musulmans. Le nombre déclaré de décès variait entre 7 et 148 (probablement sous-estimé) »


Clément a lu Devant la beauté de la nature d’Alexandre Lacroix (directeur de Philosophie magazine). Ed Allary 2018.
Peu de philosophes ont parlé de la nature en tant que tout. Cet essai, demeurant très accessible, est constitué de trois parties :
1. Pourquoi est-on ému devant la nature ?
2. Les cinq sens. L’auteur rappelle l’importance de nos cinq sens dans la nature alors qu’ils sont perturbés dans les villes. A partir de ce constat, Alexandre
Lacroix émet l’hypothèse que cette perturbation de nos sens est à l’origine du « saccage » de la nature.
3. Les grands nuages blancs. La nature nous fait éprouver l’éphémère de ce qui nous entoure. Comment se délivrer de la question du temps qui passe ?
Nombreuses sont les références aux peintres, poètes et philosophes. Curieusement, l’auteur souligne que la question de la beauté de la nature a été, avant tout, considérée par les philosophes comme discipline – l’esthétisme.
Ce sont des philosophes américains, dont Ronald Hepburn, qui ont défini l’« esthétique environnementale» C’est passionnant.


Maryse a aimé Mes vies secrètes de Dominique Bonat. Ed Gallimard. 2019.
Dominique Bonat, agrégée de lettres fut journaliste et critique littéraire. Depuis 2013, Dominique Bonat siège à l’Académie française au fauteuil de Michel Mohrt. Elle est la huitième femme immortelle depuis la création de l’Académie en 1635 (oui, vous avez bien lu, huitième femme depuis 384 ans!!!).
Dans Mes vies secrètes, l’auteure nous expose sa déontologie en matière de biographie et nous fait part de ses rencontres qui la conduisent vers Romain Gary, Berthe Morisot, Clara Malraux, Maurois, Colette, Gal Dali, Camille Claudel. L’auteure s’immerge dans la vie de chacun par un rigoureux travail documentaire et par ses rencontres avec des descendants, des éditeurs voire parfois avec le sujet encore de ce monde, comme pour Clara Malraux. L’auteure parcourt des milliers de documents et de kilomètres pour visiter, voir des maisons et des jardins. On retrouve, également ceux qui ont aidé Dominique Bonat. Si le portrait de Jean-Marie
Rouart est touchant, celui de Simone Gallimard est haut en couleur. Parfois, des liens particuliers se tissent entre les différentes personnalités que ce soit des liens amoureux, amicaux ou artistiques.
C’est à la fois une série d’anecdotes historiques et le récit du parcours obligé de la biographe que l’on suit dans ses recherches d’un temps perdu afin de nous le restituer. Pour finir, l’auteure insiste sur sa déontologie : ne pas imaginer, se fonder sur des documents, des témoignages. On lui en sait gré. L’écriture est fluide, plaisante dans un beau français.
Enchantée de ce moment d’agréable lecture, je me jette sur les biographies en question. Clara Malraux puis Gala Dali qui me sont tombées des mains n’y ayant pas retrouvé la rigueur évoquée par Dominique Bonat.


Lectures du 1er septembre 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

D’Acier de Silvia Avallone, édition Liana Lévi, 2011.

L’histoire de deux jeunes filles, Anna et Francesca, se déroule dans une cité industrielle proche du bord de mer dans les années 2000. Issues de deux milieux sociaux durs mais dans lequel se développe l’amitié des deux jeunes filles. Une vie sans espoir dans laquelle l’île d’Elbe représente un lieu convoité et inaccessible. Ce livre pose, en autre, la question de la place des filles dans cette société, de leur éducation. L’écriture est forte, énergique à l’image des personnages.

 

Glose de Juan José Saer, édition Le Tripode 2015.

Un jeu drôle et sérieux à la fois car Saer n'occulte pas la dictature argentine, les juntes et ses martyrs. En octobre 1961, Leto un jeune homme de 20 ans quitte le domicile de sa mère pour se rendre à son travail. Mais il part en promenade et croise un Mathématicien revenant d'un tour en Europe. Des échanges sur les villes européennes nous passons à l’évocation de l'anniversaire de Washington Noriega, 65 ans, poète, trotskiste, dissident. Léto terminera seul sa promenade. C’est un  livre éblouissant d'intelligence, de manipulation!

 

 

Une vie en l'air de Philippe Vasset, aux éditions Fayard, 2018.

Philippe Vasset, journaliste et écrivain, s’intéresse particulièrement aux zones blanches, ces lieux indéterminés, en marge des villes, sur lesquels les cartes IGN restent muettes.  Dans Une vie en l’air, il évoque la friche de l’aérotrain (1), la rampe de béton, qui le fascinent depuis l’enfance. Il s’en approche et veux savoir pourquoi le projet a été abandonné. Il en dégage une poésie du lieu.

 

La promenade de Robert Walser, éditions Gallimard, collection L’Imaginaire, 1987.

L’auteur, parti pour une longue promenade raconte sa journée, ses rencontres, ses pensées, décrit les paysages. Des phrases courtes très belles et poétiques.

 

Le brigand, de Robert Walser, éditions Gallimard, collection L’Imaginaire, 1994.

L’auteur joue entre proximité et distance avec le lecteur. Il fait part de ses réflexions philosophiques. Le «brigand» qui n'est autre que l'auteur, marginal inoffensif sévèrement jugé par la société et qu'un narrateur faussement naïf tente de voir de l'extérieur.

 

Petits textes poétiques, de Robert Walser, éditions Gallimard, 2015 : recueils de courts textes en prose, très poétiques.

 

Love d’Angela Carter, éditions Bourgois, 1997.

Annabel, femme lunaire et folle s’éprend de deux frères : Buzz et Lee. Annabel épouse Lee, rassurant et est fascinée par son frère Buzz qui croit être descendant d’indien. Ils deviennent des complices de pensées. Annabel va vouloir «se fondre» avec Buzz mais c’est une mortelle déception. Buzz révèle ses angoisses, ses peurs pathologiques. Les sentiments à la fois cruels et violents sont minutieusement observés. L’histoire du trio amoureux classique se transforme en une histoire d’amour tortueuse, irrationnelle.

 

 Je te rêve de Salah Al Hamdani, éditions pippa, 2015.

Salah Al Hamdani est un poète et homme de théâtre français d’origine irakienne, né en 1951 à Bagdad. Il connaît l’emprisonnement et la torture comme opposant à la dictature de Saddam Hussein. Il s’exile en 1975, en France, patrie d’Albert Camus dont l’œuvre l’a nourri. Ce livre est un diamant ; une grande émotion au fil des poèmes.

 


Lectures du 7 juillet 2018

Nous saluons la venue de Claude et de Michèle

 

Françoise, empêchée nous fait part d’une de ses lectures :  « une lecture stimulante, burlesque dans laquelle les méchants sont punis par un collectif de "bras cassés".

La nuit de l'usine d'Eduardo Sacheri.  Editions d’Héloïse d'Ormesson.

Un petit collectif décide de racheter la METODICA pour créer une coopérative. Tout le monde met au pot et PERLASSI se rend à la banque pour faire un emprunt qui complétera la somme collectée. Il se voit obligé de déposer les liquidités sur un compte pour obtenir un crédit. Or le gouvernement bloque les retraits le lendemain même, information dont le banquier avait connaissance. Perlassi calcule qu'il leur faudra 20 ans pour récupérer les fonds et le projet de coopérative semble plus que compromis. Manzi, lui, en combine avec le banquier, a pu sortir de faramineuses sommes d'argent avant la faillite du pays et les a stockées dans un coffre haute sécurité au milieu d'un champ .... L'équipe est abattue un temps puis se réunit et met au point une stratégie "payante" pour récupérer l'argent. Chacun va déployer des compétences inespérées et inattendues, une énergie insoupçonnée et les mettre au service de la Cause. Les fils rejoindront le combat des pères. C'est très très drôle. C'est un livre d'une grande tendresse humaine, burlesque où les sans-grades se révèlent ingénieux, créatifs, fidèles et persévérants contre l'injustice.

Je vous recommande le Gang de la clé à mollette de Abey

 Je viens aussi de terminer l'Ancêtre de Saer, grand écrivain argentin du 20eme siècle: récit rétrospectif d'un mousse espagnol enlevé par des Indiens chez qui il restera 10 ans qui vont décider du sens de son existence et le faire réfléchir au regard que l'on porte sur l'Autre, le Sauvage, le Barbare. Philosophique en diable.

 

Jérôme a lu Les pêcheurs d’étoiles de Jean-Paul Delfino. Editions LePassage

L’histoire se déroule dans le Paris des Années folles. Eric Satie (de retour du Brésil) rencontre Blaise Cendrars, Blaise sauve Eric lors d’une bagarre (avec un russe blanc). Les deux protagonistes partent à la recherche d’une femme (Suzanne Valandon dite Biqui) dont Satie est amoureux. Par ailleurs, ils poursuivent Jean Cocteau qui aurait volé l’argument d’un livret d’opéra écrit par Satie. Ils vont déambuler dans des lieux célèbres, rencontrer des personnages connus (Toulouse-Lautrec, Modigliani, Chagall, Sonia Delaunay…). Le lecteur passe de l’opéra Garnier à la Closerie des Lilas à un camp de gens du voyage, rencontre la girafe Zarafa…et rendre un hommage à Guillaume Appolinaire au cimetière Montparnasse avec les deux personnages principaux du roman. C’est un voyage dans le temps et l’espace avec une évocation de la vie artistique de cette époque.

 

 Claude évoque sa lecture de Le lambeau  de Philippe Lançon. Editions Gallimard.

Livre très bien écrit avec de nombreuses références littéraires, picturales ou musicales. Gravement blessé lors de l’attentat de Charlie hebdo, Philippe Lançon, dans un récit touchant, parle de sa reconstruction. L’art est une aide permanente au cours de ses nombreuses hospitalisations, souvent douloureuses. Une introspection, faite avec une grande pudeur, qui renouvelle le genre. Comment est-on avant et après un événement traumatisant qui vous transforme physiquement et psychologiquement.

 

 Michèle nous indique trois livres de Michèle Bernard : Le bon coeur,  Editions La Petite Vermillon.

Bon coeur était le cheval de Jeanne d’Arc. Un portrait de Jeanne d’Arc que l’on suit dans une France dévastée par la guerre. Une belle écriture.

 

Deux remords de Claude Monet,  Editions La Petite Vermillon

Poétique, déchirant lorsqu’il évoque sa femme, Camille Doucieux, sa mort et le deuil. Il évoque, également, sa rencontre avec Georges Clémenceau.

 

Les forêts de Maurice Ravel,  Editions La Petite Vermillon

Maurice Ravel s’est enrôlé pour faire la guerre (14-18) et est affecté au ravitaillement et au rapatriement de soldats du front. Pendant deux ans, Ravel est immergé dans les champs de bataille. Il reste, seul, dans une forêt pendant une dizaine de jours.  Récit touchant et subtil.

Michel Bernard est l’invité de la Librairie des saisons à La Rochelle le 22 septembre 2018

 

Clément et L’éducation sentimentale de Gustave Flaubert. Editions Le livre de poche.

L’histoire d’amour entre Frédéric Moreau et Mme Arnoux (autobiographique -relation platonique de Gustave Flaubert et Elisa Schlésinger) n’est pas le sujet essentiel du roman. Flaubert nous plonge dans l’histoire (révolution de 1848, la fondation de la IIe République et le coup d'État du 2 décembre 1851). Le roman débute le 15 septembre 1840 (Flaubert a 18 ans) et se termine le 4 décembre 1851. Flaubert a dit « Je veux faire, l'histoire morale des hommes de ma génération, sentimentale serait plus vrai. »

Des descriptions minutieuses de Paris, de vêtements. Certains lieux n’existent plus ou bien ont changé de nom. Des pièces de costumes nous sont inconnues de nos jours ou encore les tissus de ces vêtements. Nous y trouvons l’origine d’expression telle que «cheville ouvrière». C’est une pièce de métal qui dans un assemblage mécanique travaille le plus tout en supportant l'effort principal. Heureusement, le livre comprend un important appareil de notes.

 

Evelyne nous présente L’arbe du futur de Riad Satouf. Editions Altary.

Dans cette bande dessinée, Riad Satouf évoque ses parents (père syrien et mère bretonne), leur retour en Syrie dans les années 80 (Après que son père, syrien et sa mère, bretonne se sont rencontrés à la Sorbonne, la famille Sattouf a vécu en France puis en Libye, avant de s’installer en Syrie, à Ter maaleh, un village près de Homs. Là-bas, le père de Riad était obnubilé par une vision : celle que son fils, les cheveux blonds et ne parlant pas le syrien, incarne l’homme arabe moderne et éduqué). L’auteur parle de son enfance, des difficultés de sa mère (universitaire) à s’intégrer en Syrie, des siennes dans son enfance.  L’auteur aborde la double culture, les différentes religions, les compromis qui fondent la vie.

 

Christine et La France des Belhoumi, portrait de famille 1977-2017 de Stéphane Beaud. Editions de La Découverte.

Pendant cinq ans, Stéphane Beaud s’entretient avec tous les membres de la famille.   C’est l’histoire d’une famille algérienne, en France depuis 1977. On suit la vie des membres de la famille notamment des enfants, au nombre de huit. Les deux filles aînées, nées en Algérie, ont un parcours scolaire brillant alors que les deux filles cadettes sont plus révoltées et, enfin, les trois garçons sont en échecs scolaires mais travailleront et participeront à l’aide financière de la famille comme l’aînée. L’auteur décortique les parcours, l’intégration (à quel point les représentants de l’administration française poussent le zèle pour l’intégration d’étrangers : lorsqu’une des filles demande la nationalité française, on lui propose de changer de prénom – elle s’appelle Samira - pour un prénom bien français. Et ce en 1989!) l’émigration l’accession à l’éducation. Les propos des deux filles aînées sur des enseignants sont très touchants. Pour les filles, faire des études permet d’échapper au mariage. Si les filles connaissent l’entrave de leur liberté, les garçons, eux, peuvent faire tout ce qu’ils veulent et parfois des actes qui conduisent en prison pour l’un d’entre eux.

Stéphane Beaud sera présent à la Librairie des Halles le 5 octobre prochain.

 

Maryse a choisi L’éternel retour de Sylvain Tesson. Editions Folio.  Recueil de nouvelles extraites d’Une vie à coucher dehors (folio 5142).

 

Cinq nouvelles : L’asphalte, Les porcs, Le lac, L’île et le phare.

L’asphalte, commence par cette apostrophe « -Salaud » de la part d’Edolfius à l’égard d’un camion qui passe sur la piste alors qu’il revient des champs. Pendant son trajet d’une demi-heure, il reçoit toute la poussière de la piste lorsque passent des véhicules. Edolfius est le père de deux filles : Tamara et Tatiana, jumelles de naissance et de destin. La famille habite le village de Tsalka (Géorgie) loin de Batoumie, « ville phare ». Tatiana n’a de cesse d’y aller, en car, par la piste. Le trajet dure longtemps. Alors Edolfius va rêver et devenir le fervent incitateur à l’asphaltisation de la piste. Il trouvera une alliée en la personne de l’épicière qui envisage rapidement les avantages économiques de l’affaire. Après moult rebondissements, la communauté de Tsalka se rallie au projet et la route advient. Tatiana trouve du travail à Batoumi et un petit ami. Lors d’un de ses retours à Tsalka, Tatiana meurt dans un accident de la route. Edofius, fou de chagrin démolit le portion de route du lieu de l’accident. Sa seconde fille a besoin d’être transportée d’urgence en ambulance à Batoumi… Je ne vous révèle pas la fin.

 

Les porcs : « Lorsque je me suis aperçu que je haïssais mes bêtes, je compris que Herbert avait raison. Nous avions inventé un élevage où l’animal est l’ennemi. Aujourd’hui, l’éleveur abaisse. ».

 

Le lac : « En novembre, la forêt n’est pas pressée de se lever. ».

 

L’île : de la survit par la lecture, par l’invention d'un conteur supposé inventer des histoires qui maintiennent en vie jusqu'au jour ou la vérité éclate alors  la mort s'en mêle.

 

Le phare : « Mais le russe avait tenu à gagner la Bretagne par voie de surface. Il y a une politesse à ne pas se rendre trop vite aux endroits où l’on est invité ».

 

Une petite merveille d’écriture, de références, de rappels historiques avec humour voire ironie, de belles descriptions de paysages.

 

Lectures du 2 juin 2018

 Françoise a lu Nathalie Quintane : Un œil en moins chez POL. C'est un livre rugueux qui m'a secouée, fait sortir de la torpeur dans laquelle on tombe parfois, anesthésiés que l'on est par le tourbillon de la réalité …Elle écrit : je faisais tout ça d'abord pour développer ma propre sensibilité au réel (page 373).Du réel, il n'est question que de cela et du « je » dans le « nous » aussi, puisque l'auteur chronique la période d'avril 2016 à avril 2017, juste avant les élections présidentielles, comme écrivain -citoyenne. Elle veut prendre date comme Boucheron et Riboulet d'un état de la société contemporaine de manière factuelle pour qu'on ne prétende pas qu'il ne s'est rien passé ou si peu ! C'est un livre engagé, écrit à vif de l'intérieur qui restaure une mémoire des faits si vite oubliée. C'est un acte de poésie concrète de sensibilisation au présent. Le Réel, c'est Tarnac, Nuit debout en province, le bénévolat dans les centres d'accueil des migrants, la violence policière, la ZAD de Notre Dame des Landes. Et pour que ce soit bien concret, l'auteur insère des croquis, des tableaux de synthèse... des victimes de violences policières. Ce qui est écrit nous implique parce que nous sommes contemporains de 2016-2017. On se dit qu'en effet on n'a peut-être pas pris la mesure des événements qu'on n'en a vu que ce que l'on voulait bien voir, comme "à travers le tissu blanc et fin d'une taie d'oreiller usée". Serions-nous les "humbles corrompus " dont parle Pasolini?

Evelyne nous présente Sexe et mensonges de Leila Slimani

15 femmes, se sont portées volontaires pour témoigner sur leur sexualité et celle des hommes. L’ouvrage évoque le statut de la femme (être vierge ou épouse) dans le Maroc contemporain, les mensonges, l’homosexualité et ses interdits, le poids social, culturel et religieux, qui peuvent aboutir à une « schizophrénie » pour certaines femmes. Des témoignages poignants qui révèlent, également, la vie des femmes cantonnées à l’intérieur des maisons et la vie des hommes au dehors.

 

Jérôme nous fait découvrir La nuit des béguines d'Aline Kliner

En 1310, sous le règne de Philippe le Bel, des femmes, veuves ou célibataires vivent en communauté mi religieuse mi laïque dans le grand béguinage royal de Paris. Les béguinages étaient protégés par un statut. Lequel est remis en cause. Une bulle du pape Clément V, interdit les béguinages et prononce l’exclusion des béguines de l’Eglise de Dieu. Le Concile de Vienne (1311 – 1312), présidé par le même Clément V condamne le mouvement béguinal comme hérétique.  L’héroïne, Maheu, une jeune fille rousse se réfugie au béguinage, sera cachée car poursuivie par un futur mari dont elle ne veut pas. L’intrigue se double par un intriguant franciscain, la recherche d’une copie d’un manuscrit interdit par l’inquisition dans un climat de chasse aux Templiers et de la mise au bucher d’une des béguines. L’auteur reconstitue la vie des béguinages aussi bien qu’un Paris médiéval.

 

Christine évoque Je suis en vie et tu ne m'entends plus de Daniel Arsand

Quand l’Allemand Klaus Hirschkuh débarque à la gare de Leipzig, ce jour de novembre 1945, c’est une ville détruite qu’il redécouvre pas à pas. Le jeune homme qui marche dans ces décombres est lui-même en morceaux. Il vient de passer quatre ans à Buchenwald. Parce qu’il est homosexuel. À bout de forces, il est une ombre, un fantôme. Scandaleusement vivant pourtant. Et il n’a pas fini d’expier. Un garçon ordinaire, une différence ordinaire, une simple vie, un trajet : Klaus s’exile en France et y traverse une moitié de siècle – le travail, l’amitié, l’amour, l’espoir et les déceptions, les chagrins et la joie – pour s’entendre chasser, à l’aube des années 1990, d’une cérémonie du souvenir dans la province française aux cris de “les pédés aux fours !”.Survivre : un miracle et une responsabilité dont la réalisation n’a pas à être spectaculaire mais qui relève d’un combat intime, tenace, insurmontable parfois, solitaire souvent, et toujours sans répit. Le roman de Daniel Arsand invente la langue digne de ce combat à poursuivre, mélange rigoureux et explosif de sécheresse, de rage et de lumière. Je suis en vie et tu ne m’entends pas est un texte crucial, qu’on voudrait confier personnellement à chacun de ses lecteurs, comme un viatique, un talisman, à la fois miracle et responsabilité. D’une grande pudeur, subtil, et bouleversant.

 

Maryse nous parle d'Alamut de Vladimir Bartol. L'auteur est né à Trieste en 1903. C’est un érudit, Introducteur des théories de Freud en Yougoslavie, féru de philosophie et de biologie (ses travaux sur les lépidoptères côtoient ceux de Nabokov).

Le roman se situe dans le nord de l’Iran en 1092 au sein d’une forteresse tenue par Hasan IBN Sabbâh, qui se dit le prophète d’une secte : les Haschichins. Il s’agit de la lutte contre le sultan de Turquie mais pour cela, Hasan organise ses troupes, d’hommes et de femmes selon des méthodes qui ne sont pas sans nous rappeler notre époque : dévouement corps et âme, art du combat, enseignement, drogue pour les combattants, stratagèmes incroyables. Hasan dit détenir la clef du paradis, paradis qu’il a reconstitué dans les jardins de la forteresse dans lesquels vivent des femmes enlevées, houris de parodies. Pour conduire certains djihads à des meurtres ou des combats, Hasan ouvre le « paradis » à quelques soldats. Dès lors, pour retourner dans ce lieu, ils seront près à tous les sacrifices. Cette éducation dans la fascination de la mort qui fait de tous les êtres n’appartenant pas à la secte non pas un ennemi mais un mort. Le prophète ambitionne non seulement de conquérir son pays, les pays voisins mais de dominer le monde. Ce roman est un plaidoyer contre les despotes, Hitler et Staline qui, à l'instar de Hassan ibn Sabbâh, avec des promesses frauduleuses, manipulent des gens pour les convaincre de se sacrifier.

 

Clément s’enthousiasme pour deux auteurs peu connus du grand public : Christiane Veschambre et Daniel Bourdon.

La basse langue de Christiane Veschambre, c’est la langue de sa grand-mère et dans cet ouvrage l’auteure nous rend compte de ses lectures de quatre auteurs : Erri De Lucca, robert Walser, Emily Dickinson et Gilles Deleuze.  Lire d’elle : Ecrire. A parâtre à la date du club (mais paru depuis et c’est génial)

 

Le cas Alpha de Daniel Bourdon : des nouvelles courtes, ciselées.

Ces récits poétiques nous conduisent, au travers de portraits burlesques, à une méditation et à une exploration des dualités ; l’isthme énigmatique entre l’écrivain et son monde. Rien n’est plus difficile que de faire la différence entre une architecture décadente et une architecture héroïque. Écriture précise et efficace, elle n’est point ici pour mener vers des incarnations prodiguées par la langue. Simplement, elle propose une visite initiatique des chemins infinis, de l’interchangeable et du dédoublement.

Lectures du 5 mai 2018

Lectures du 7 avril 2018

Lectures du 3 mars 2018

Françoise nous fait voyager avec Les passagères du 221 de Catherine Béchaux

Pendant une heure, nous sommes avec les femmes qui se rendent à la prison de Fresnes par le bus de la ligne 221. Les tensions, les retrouvailles fantasmées en fonction de la précédente visite faite, la peur d’un retard du bus ou d’un incident (une grand-mère a un malaise et le bus devrait s’arrêter…) qui remettrait en cause leur possibilité de visite, toutes ces émotions sont vécues par ces femmes. Elles femmes se lèvent tôt, partent avec de grands cabas de linge propre, de nourriture…Et Paul le chauffeur les observe dans son rétroviseur. Ces femmes sont courageuses et témoignent d’une grande endurance.

 

Evelyne présente L’art de perdre de Alice Zeniter

L’héroïne, Naïma revisite son histoire familiale ; sa famille vie en Kabylie au début de la guerre d’Algérie. La famille va être déportée dans le camp de Rivesaltes puis déplacée en Normandie. C’est la quête de l’histoire, le père ayant nié le passé pour une intégration en France. Alors, l’héroïne va partir pour l’Algérie….

 

Patricia nous évoque d’Un loup pour l’homme de Brigitte Giraud

En 1960, Antoine part pour la guerre d’Algérie en qualité d’infirmier dans un hôpital militaire, il ne veut pas se battre (ni tuer peut-être). Autre regard sur ce conflit, du côté des blessés. Antoine est marié, sa femme est enceinte et souhaite le rejoindre. Antoine dans ses lettres à sa femme ne dit pas la réalité de sa vie, il y a des situations impossibles à faire partager comme la guerre. Alors, deux évènements vont troubler son existence : il rencontre Oscar et son épouse débarque. Pour connaître la suite, lire ce livre

 

Christine s’est plongée dans LTI de Victor Klemperer

Victor Klemperer 1881 – 1960 est écrivain, philologue, romaniste. Il est interdit d’enseignement en raison de ses ascendances juives alors qu'il est converti au protestantisme ; Son mariage avec Eva, « aryenne » permettra qu’il ne soit pas déporté.

LTI pour Lingua Tertii Imperii, expression latine signifiant littéralement, la Langue du Troisième Empire, en fait la Langue du Troisième Reich

Il s’agit d’un décryptage de la « novlangue nazie » utilisée comme moyen de propagande de 1933 à 1945. L’allemand permet de créer des mots et les nazis ont utilisé cette possibilité pour "inventer". Klemperer ne croit pas à l'invention mais à la réutilisation des mots à même de servir leur propagande. Klemperer souligne dans ses carnets toutes les possibilités d'asservir une langue, et donc la pensée elle-même, à l'œuvre de manipulation des masses. Les réflexions de Klemperer nous donnent, peut-être, des clefs pour décrypter, à notre tour le langage de nos jours.

 

Jérôme, nous convie à une enquête dans le bonheur pauvre rengaine de Sylvain Pattieu

Yvonne Smith travaille dans une usine d’armement, aime les dancings. Des rencontres qu’elle fait, l’une sera déterminante pour sa vie future. Elle part, avec un homme pour Marseille. Elle devient une « demi-mondaine » qui est assassinée en 1920.

L’auteur, intéressé par ce fait divers, enquête dans la première partie du livre. Rencontrer des personnes ayant connus des témoins de la vie d’Yvonne, consulter les archives. La seconde partie est plus fictionnelle ; Pour autant, c’est tout un univers de l’époque qui est évoqué.

 

Clément présente Montedidio d’Erri de Luca

Le jeune homme, 13 ans, est bilingue : napolitain et italien ; son père est docker et analphabète ; sa mère est lavandière et étend son linge la terrasse collective ; Maria, 13 ans, connaît la vie et le sexe ; Rafaniello surnommé radis rouge par les gens du quartier Montedidio de Naples, de son vrai nom Rav Daniel, juif échappé des camps, vient d’un pays où tous sont morts, pères, mères, enfants et qui cherche un ange pour le transporter à Jérusalem. L’ange refuse et lui dit que ses propres ailes sont dans la bosse de son dos.

 

 Maryse s’est passionnée pour Goldmund et Narcisse d’Hermann Hesse.

Hermann Hesse 1877 – 1952, romancier, essayiste poète et peintre. Prix Nobel en 1946. Hermann Hesse est issu d'une famille de missionnaires chrétiens protestants. Le monde dans lequel Hermann Hesse vécut était totalement imprégné de l'esprit du piétisme souabe. Les thèmes de la quête spirituelle et de la nature sont présents dans toute son œuvre.

Narcisse est un novice au monastère de Mariabronn, très intelligent à qui on a confié une charge d’enseignement. Goldmund est amené au monastère par son père pour y recevoir éducation et entrer en vie religieuse pour expier les péchés de sa mère qui a quitté son mari et son fils. Goldmund se lie d’amitié avec Narcisse. Les deux personnages ont une vocation. Narcisse sera moine mais Golmund qui se destine à la même vocation se verra révéler par Narcisse une autre voie : l’art. Goldmund quitte le monastère, devient vagabond, aime de nombreuses femmes. Au fil du temps l’image oubliée de sa mère se reconstitue. Il deviendra sculpteur. Il s’impose comme apprenti chez un maître et créé une très belle statue de Saint Jean dans laquelle il immortalise les traits de Narcisse. Il dépose la statue au monastère. Pui,s il repart vagabonder et tombe amoureux (d’une créature de rêve) mais mariée. Poursuivi par le mari, sera-t-il sauvé ou pas ? Lire le livre.

 

Lectures du 3 février 2018

Une bonne nouvelle avec la participation de Jérôme.

 

Christine nous a convié à relater des histoires d’eau. Elément accueillant, turbulant voire apocalyptique, mortel,  noyant des vallées, chargé d’espoir en le traversant ou de mort….

 

Clément nous a présenté « Nageur de rivière » une des deux nouvelles de Jim Harrison d’un ouvrage qui porte le même titre.

« Une ferme modeste mais exploitation sur une terre fertile sur une île au milieu d’une large rivière ». Dans L’Ohio, un jeune homme, prénommé Thad en référence à Thaddeus, prénom biblique du grand-père, n’envisage sa vie que dans l’eau, accueillante, bienveillante ; Il nage dix d’heures par jour ; Il nage dans les rivières, dans le lac Michigan. Il a été presque assassiné par son futur « beau-père » et l’a sauvé d’une noyade mais doit s’enfuir. Il emporte un sac étanche dans lequel il met ses vêtements et ainsi lorsqu’il accoste il peut aller sur terre. Heureux dans l’eau, il y côtoie des « bébés aquatiques » qu’il voudra sauver, les emmener avec lui. La culture indienne est présente par la personne de « Dent » ; Jim Harrison avait une grande connaissance et respect des Indiens. Récit très aquatique où se mêle de manière inextricable le présent, le passé, les rêves, les désirs, l’amour et la critique de l’Amérique capitaliste très riche, « toujours en compétition », tandis que la France est louée, selon les critères de l’intelligentsia us.

 

Avec Christine nous pénétrons dans l’Amérique profonde et rurale avec « Un pied au paradis » de Ron Rash. De fines descriptions des paysages, les voies de 5 narrateurs se mêlent pour 5 perceptions différentes d’histoires ou d’une histoire. Un barrage rompu et l’eau envahissant la vallée, dont le cimetière, et l’eau se fait révélatrice. Ce n’est pas un polar ; un livre sur une partie de l’Amérique du Nord, avec un attachement profond de l’écrivain à la nature.

 

Jérôme nous invite à la traversée de l’East River dans « De l’autre côté des docks » de Yvi Pochoda. Histoire de deux adolescentes qui rêve d’une autre vie sur une autre rive et qui partent traverser l’East River en canot. La traversée de l’eau comme promesse d’un avenir meilleur ou est-elle celle de la traversée du Styx. Une des deux adolescentes disparaît et il va faire naitre des interrogations, des doutes, des suspicions comme vous pouvez l’imaginez. Jérôme qualifie ce roman de « roman choral ». La encore, il ne s’agit pas d’un polard.

 

Maryse va vers « Les Palmiers sauvages » constitué de deux nouvelles de William Faulkner (L‘imaginaire Gallimard, traduction de ME Coindreau) , celle qui porte le nom du recueil et « le Vieux Père », la nouvelle présentée. Le recueil présente les deux nouvelles imbriquées comme le voulait l’auteur alors que lors de sa publication aux EU, l’éditeur a présenté les deux nouvelles dans leur intégralité l’une à la suite de l’autre.  « Le Vieux Père » est le surnom du Mississipi. Lors de la crue de 1927, deux forçats doivent aller rechercher un homme et une femme en perdition avec un canot. Pour ce faire leurs entraves sont enlevées. Et vogue la galère… Courant violent d’une eau brune, chargée de terre et de divers débris : maisons, granges, bois, animaux morts….courant et contre-courant. Le plus vieux forçat disparaît par peur du remous qui entourbillonnent le canot mais la femme tombe d’une branche d’un autre arbre (et vogue le déluge) : il pleut, les flots sont déchainés, violents (si cela ne vous rappelle pas quelque chose : un homme, une femme, la pluie, les eaux folles…manque la pomme). La femme est enceinte de huit mois. Le jeune forçat lutte avec les éléments mais veut déposer la femme en un lieu sûr. Elle accouchera sur une terre imbibée d’eau et de serpents (des serpents !!!) venimeux (mocassins et compagnie). Et nouveau départ sur le fleuve. Nombreuses péripéties au cours desquelles, à chaque fois, le forçat refuse de s’évader, de se séparer du canot et de la femme. Pour finir, le forçat qui  veut retourner au pénitencier y retourne avec la femme et le canot deux mois après la fin de la crue. Les descriptions de l’eau sont somptueuses, inattendues et elles nous emportent.

Vous m’excuserez pour ce rendu un peu long : la passion Faulkner.

 

> Françoise, empêchez nous a adressé une contribution que je vous livre : Le livre s'intitule : Dans les veines , ce fleuve d'argent  de Dario Franceschini , publié chez L'Arpenteur

> C'est le lent récit poétique, intranquille, onirique et sensuel d'un voyage , celui qu'entame Primo Bottardi au seuil de la vieillesse. Il se sent de plus en plus souvent assailli par le froid et l'angoisse du silence .Il décide alors de revenir sur les lieux de sa jeunesse et de retrouver un ami Civolani , parti il y a plus de quarante ans et surnommé Capoccia , l'Esturgeon .S'il entame cette quête ,c'est que Civolani n'a jamais répondu à sa question enfantine : Est-ce que l'on sait à l'avance qu'on va mourir ? Il espère en le retrouvant obtenir une réponse .  Son périple épouse les méandres argentés du Pô, fleuve auquel la vie des gens est associée pour le meilleur et pour le pire selon ses humeurs .Sa quête est jalonnée de rencontres de gens simples, touchants : pêcheurs , lavandières, charretiers, passeurs de berges, magicien de fête foraine, une vieille femme qui reçoit de son fils régulièrement son colis d'amour (magnifique passage!!). Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Amarcord de Fellini .  Il retrouvera Civolani -Capuccia et obtiendra la réponse à sa question  dans des circonstances que je ne peux dévoiler pour ne pas déflorer la fin du livre ...

> Une citation :"Pour la première fois , il eut peur d'être arrivé. Ainsi , de dit -il, depuis le début de ce voyage, il allait vers la source, sans s'en apercevoir. ll revenait là où tout commence "

Lectures du 6 janvier 2018

  • Évelyne : Toute une histoire de Hanan L-Cheickh
  • Christine : La jungle de Upton Sinclair
  • Clément : Les arbres remarquables des Deux-Sèvres
  • Maryse : Les vies minuscules de Pierre Michon

Le groupe évoque Le peuple de l'abîme de Jack London et L'histoire des grands-parents que je n'ai pas connus de Ivan Jablonka

Lectures du 2 décembre 2017

  • Clément présente : Meursault contre-enquête de Kamel Daoud
  • Christine                   Berezina de Sylvain Tesson
  • Evelyne                     Les désorientés de Amin Maalouf
  • Maryse                      Zabor ou les Psaumes de Kamel Daoud

Lectures du 18 novembre 2017

  • Françoise nous évoque la recherche d'un temps perdu dans Lisbonne avec Ces histoires qui arrivent de Robert Ferrucci
  • Évelyne nous convie à Istanbul avec Cette chose étrange en moi d'Orhan Pamuk
  • Clément nous éclaire sur L'éloge de l'ombre de Tanizaki Jun.ichiro dans le Japon des années 1930
  • Christine nous invite à découvrir la France en guerre avec Le journal  de 39-45 de Maurice Garçon
  • Maryse s'enthousiasme pour la prose de Roman de Vladimir Sorokine dans la Russie du XIXème siècle